M. le Premier Ministre, quand allez-vous évaluer les flux et les stocks de préfets ?

23 août 2017 Exilés Comments (1) 2996

Premier article de la déclaration des Droits de l’Homme : Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits.
Il n’y a aucune raison que je ne m’adresse pas aux préfets comme les préfets s’adressent aux étrangers. La formulation ci-dessus ne devrait donc pas froisser nos préfets, ils ont l’habitude de ce type de langage. La preuve en est cette photo prise à la préfecture de Nanterre :

Une salle apparement fermée au public, mais réservée aux étrangers en procédure Dublin. Avec eux, il semble moins important de prendre de précautions.
Le paradoxe étant que la préfecture de Nanterre a obtenu le label « Qualipref », dont un des critères d’obtention est « Nous sommes disponibles et accueillons les usagers par un mot de bienvenue, en faisant preuve de courtoisie« .

Autre exemple avec ce document préfectoral, le SRADA (Shéma régional d’accueil des demandeurs d’asile) de Bretagne, ou il est possible de lire le texte suivant :

Les guillemets de précaution sont presques pires, elles mettent en lumière une certaine hypocrisie, j’imagine mal que dans les réunions préfectorales les personnes agitent leurs doigts pour mimer les guillemets quand elles utilisent ces termes oralement.
Non, cela doit être un langage courant, et révélateur.

Révélateur de la déshumanisation dont sont victimes les demandeurs d’asile, les étrangers en général, et certainement toutes les personnes « modestes », qu’elles qu’elles soient.

Je ne jette pas l’opprobe sur tous les préfets, il y en a qui ont une conception humaine de leur fonction, comme on peut le constater ici ou .

Pour rappel, les préfets, qui sont nommés sur avis du premier ministre, représentent l’ensemble du gouvernement dans le département.
Est-il acceptable de laisser des préfectures s’exprimer ainsi ?
En droit français, « Une injure est une parole offensante adressée délibérément à une personne dans le but de la blesser moralement, en cherchant à l’atteindre dans son estime de soi, son honneur ou sa dignité. »

Quand un étranger est convoqué à un « guichet destockage », son honneur et sa dignité sont-ils respectés ?

A quel moment s’est passé le « basculement » ? Comment expliquer que nos administrations ont oublié que derrière chaque étranger, qu’il soit demandeur d’asile, dublinés, déboutés, avec ou sans papiers, il y a un homme ou une femme, avec une famille, une vie, une histoire, un passé, et qu’ils sont juste à la recherche d’un futur ? Des êtres humains, quoi.
Comme n’importe quel préfet, ni plus, ni moins.
On ne considère pas un être humain, préfet ou pas, en terme de « stockage ».
Je m’excuse donc d’avoir utilisé cette terminologie en parlant de nos préfets.
J’espère que notre premier ministre demandra à certains de ses préfets de s’excuser.

One Response to :
M. le Premier Ministre, quand allez-vous évaluer les flux et les stocks de préfets ?

  1. ines dit :

    c ‘est l’honneur des préfets sous fifres et gouvernement qui est à terre
    à terre

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